La Massenie du Saint-Graal est un Ordre initiatique de Chevalerie. Il fut réactivé en 1974 par Gabrielle Carmi et continue aujourd’hui à se développer sous la houlette de l’Église Gallicane Gnostique. Le but primordial des Massenies, depuis le début et jusqu’à nos jours, a toujours été de maintenir et de transmettre les valeurs spirituelles du Temple.
Dès sa création, au XIVe siècle, l’Ordre de la Massenie du Saint-Graal a œuvré sur les plans humain, spirituel et matériel. La Massenie s’est donné pour tâche de reconduire les hommes qui cherchent le sens profond de leur existence à l’état d’Homme, dans leur véritable champ de vie : le Royaume originel de la Lumière. Dans la plus pure tradition des Écoles des Mystères, elle montre comment, à l’arrière-plan du jeu mental et émotionnel, vibre le principe originel et immuable de Lumière, l’étincelle d’Esprit, dont l’éveil ouvre le chemin de la vraie vie et fait pénétrer dans les Mystères.
Gabrielle Carmi (de son vrai nom Andrée Fortin) vint au monde en 1904, en Nouvelle-Calédonie, où son père, polytechnicien et officier d’artillerie coloniale, était en service. Elle perdit sa mère à 5 ans. Mariée très jeune à un officier de marine, elle eut quatre enfants. Cela ne l’empêcha pas de faire des études de droit pour se spécialiser dans les problèmes de l’enfance malheureuse ou délinquante. Elle devint Juge pour enfants et travailla pour divers tribunaux de mineurs.
Elle créa, dans le Midi de la France, un foyer pour enfants abandonnés, réalisant ainsi un rêve qui lui tenait à cœur. Menacée par la Gestapo pendant la dernière guerre, elle rejoignit la Résistance dans la région lyonnaise.
La musique fut de tout temps son mode d’expression préféré et le support de ses méditations. Elle portait un vif intérêt pour l’étude comparée des religions et pour la kabbale. Elle s’occupa activement d’œuvres sociales. Dès son plus jeune âge, elle manifesta des dons de télépathie, de psychométrie et de clairvoyance. Rien apparemment ne prédisposait cette femme à l’aventure intérieure qu’elle vivra des années durant.
En 1952, Gabrielle Carmi acheta avec son mari une maison en ruine dans le village d’Hermé près de Provins. Après l’avoir restaurée petit à petit, ils finirent par s’y installer. C’est alors que commence une succession de rêves précis et détaillés qui la mettent en contact avec un chevalier de l’ordre des Templiers. Cet ancien croisé devient son « guide » dans un hallucinant voyage au cœur du Moyen Âge.
Elle témoigne :
« Quelques années après, mon mari ayant une situation à Paris, nous cherchions une maison à la campagne pour les week-ends. Une de nos amies de jeunesse nous a invités chez elle dans un joli petit pays de Seine-et-Marne, à Hermé. Nous ne connaissions pas du tout la région. Séduits par Hermé, nous avons acheté une véritable ruine entourée d’un terrain en friche, dans le hameau de Toury, à l’extrémité est du village, d’où la vue donnait sur les champs et les bois.
Et là, commence la grande aventure qui devait transformer ma vie.
Dès l’achat de cette ruine, durant une période de plusieurs mois, j’ai eu des rêves prémonitoires très rapprochés les des autres.
Dans ces rêves, j’ai senti près de moi la présence d’un être désincarné. Il se présentait à moi sous une forme humaine floue. Et nous conversions ensemble “mentalement”.
Il m’a dit être Jean de Rampillon. Il m’a expliqué que peu après la dissolution de l’ordre des Templiers, il avait créé un Ordre de Chevalerie avec l’aide de son fils spirituel, jeune templier échappé au massacre. Il l’avait dénommé Ordre de la Massenie du Saint-Graal, dont le but principal était de sauvegarder l’esprit du Temple. Il ouvrait largement ses portes aux anciens Templiers et à d’autres êtres menacés dans leur liberté.
Jean de Rampillon m’a fait revivre les scènes se rapportant à cette époque avec une grande netteté, comme si j’assistais à un film. Je ne veux pas m’étendre plus longuement sur tout cela. Ce serait une répétition. J’ai en effet écrit mon aventure dans un ouvrage “ Le Temps hors du Temps ” publié aux Éditions Robert Laffont, puis dans l’édition de Poche “ J’ai lu ”.
Jean de Rampillon m’a montré l’emplacement sur notre terrain de la première Massenie. Il m’a également montré des médailles ayant appartenu aux Chevaliers de la Massenie et un scarabée. Après chaque rêve j’ai rapporté des signes gravés sur ces médailles, et je les ai notés. J’ai vu aussi sa propre médaille et celle de son fils spirituel. Jean de Rampillon m’a dit que la première chose que je retrouverai serait le scarabée, emblème des Massenies, et que c’est ma “ main ” qui ramènerait au jour tout cela. Et c’est effectivement ce qui s’est passé.
Mon mari avait entrepris seul de décombler une cave attenante à la maison. Cela a duré un certain temps. À plusieurs reprises, alors qu’il venait d’interrompre ses travaux, je lui ai montré l’endroit où sous des pierres se trouvaient le scarabée, puis les médailles. Lorsque j’ai trouvé le scarabée et ensuite les médailles enfouies à un mètre cinquante dans cette cave écroulée, j’ai eu une émotion intraduisible… En les voyant et en déchiffrant les signes qui m’étaient connus, j’ai eu la “ certitude ” que la “ Réincarnation ” était réelle. C’était une preuve “ palpable ” que mes rêves n’étaient pas le fruit de mon imagination puisque la preuve matérielle était là !
Peu à peu, Jean de Rampillon est devenu mon guide. Il m’a dit que la Massenie devait renaître dès maintenant. Mon mari et moi avons donc recréé une Massenie. »
Gabrielle Carmi quitta ce monde le 8 avril 1990.
De ses expériences, elle publia trois livres :
- Le Temps hors du temps (Robert Laffont, 1973 et J’ai lu A 347) ;
- Des templiers aux Massénies du Saint-Graal (Debresse, 1977, Crémille et Famot en 1984) ;
Vers la connaissance (Planquart, 1980).
appelons que « Massénie », comme nous le révèle Jean-Pierre Bayard en son ouvrage Les sociétés secrètes et les sectes, est un terme inconnu des dictionnaires (même de Littré et des dictionnaires d’ancien français comme le Lacurne de Sainte-Pallaye). Il provient sans doute de mansionem qui, au XIe siècle, devient Maisnée, maisnie ou Masnage, masonage, masnie, termes désignant aux XIII et XIVes siècles un ensemble collectif d’êtres servant une même maison, souvent une « maison militaire ». Cette « masse » d’hommes appartenant à une même troupe (mansionata), peut se comparer aux chevaliers qui œuvrent dans un même idéal ; ce sont ceux réunis autour du roi Arthur ou ceux qui forment l’ordre du Temple.
De nos jours, les Frères et Sœurs de la Massenie s’engagent à :
- Sauvegarder l’esprit du Temple, de la Tradition.
- Être tolérants avant toute chose, admettre que si certains membres sont différents d’eux, ils n’en sont pas moins des Frères en l’Humanité.
- Développer l’Amour du prochain et avoir l’esprit de service.
- Apprendre à se dominer et à se perfectionner.
- Estimer un être pour sa valeur profonde, sans considération de contingences matérielles.
- Faire naître en chacun la prise de conscience.
- Ouvrir le chemin de la connaissance à ceux qui le désirent, et les mener à l’initiation.
- Poser la première pierre de l’Église Universelle.
Le samedi 6 juillet 2019, à l’oratoire d’Épinal, se déroula la cérémonie officielle d’intégration de l’Ordre de la Massenie du Saint-Graal au sein de l’Église Gallicane Gnostique.